40 marches de Chah-e-Zindeh: un joyau de l’architecture et de la spiritualité d’Asie centrale
Lorsque l’on franchit le portail d’entrée de Chah-e-Zindeh, un monde de légendes et de mystères s’ouvre devant nous. Dès le début du complexe de Chah-e-Zindeh, les visiteurs voient les 40 marches qui représentent le chemin de la pureté et de la prière. La légende qui y est associée est toujours vivante dans le cœur des gens. Chaque visiteur de Chah-e-Zindeh, qu’il soit croyant ou voyageur, se met inévitablement à compter les marches qui mènent en haut et en bas. La légende dit qu’une personne peut être libérée de ses péchés si le nombre correspond à la montée et à la descente. Aujourd’hui, un observateur extérieur peut voir avec intérêt de nombreux visiteurs de Chah-e-Zindeh compter assidûment les 40 marches. Mais peu d’entre eux sont conscients qu’ils suivent une tradition spirituelle plus profonde.
Au Moyen-Âge, la tombe de Koussam Ibn Abbas était un lieu de pèlerinage – une sorte de Mecque de l’Asie centrale. À cette époque, l’échelle, symbole de la grande transformation de l’esprit humain, apparaît dans le mausolée. Les pèlerins devaient réciter des versets du Coran et méditer sur Allah en gravissant chaque marche de l’escalier. Certains faisaient un voyage similaire dans leur âme alors qu’ils étaient assis sous le toit de l’aywan au pied de l’escalier. Ce n’est qu’au 40e jour que le croyant pouvait monter l’escalier menant à la mosquée la plus haute du complexe et au mausolée principal.
Tout cela se déroulait pendant la journée. La nuit, les pèlerins étaient remplacés par des mystiques musulmans, les soufis, qui récitaient leurs chants – des références concentrées aux noms d’Allah – sur les marches. Selon l’école spirituelle qu’ils suivaient, ces acclamations étaient silencieuses, se parlant à elles-mêmes, ou bruyantes avec des cris.
Selon la légende, le chef spirituel du plus important ordre Soufi Naqschbandīya, Baha-ud-Din Naqschband, tenait son service de prière de 40 jours à Chah-e-Zindeh. En pensant quotidiennement à Allah et en montant marche par marche le grand escalier, il atteignit bientôt la plate-forme supérieure. Au même moment, il vit un cavalier sur un cheval blanc qui s’approchait rapidement de lui. Pendant un moment, le soufi pensa qu’il allait être piétiné par le cheval, mais le cavalier, qui scrutait le visage du maître, arrêta tout aussi soudainement sa monture et demanda quelque chose au grand soufi.
Les pèlerins étonnés, qui observaient la scène d’en bas, virent le cavalier inconnu retourner le cheval et disparaître dans la direction d’où il était apparu si soudainement. Selon la légende, c’est Koussam Ibn Abbas lui-même qui a décidé de tester le grand maître au sommet de son voyage.
Par la suite, le mausolée a attiré encore plus de pèlerins qui ont fait leurs prières un jeudi soir. Ils chantaient des prières qui résonnaient sous les vieilles voûtes et les arches.