Légende du Cheikh Maturidi : un savant et son importance pour l’islam
Selon la légende, un saint homme – le Cheikh Maturidi – vivait autrefois à Samarcande. L’endroit derrière Siyab lui plaisait, mais il n’y avait pas d’eau. Le Cheikh prit son bâton, se rendit à Siyab, au-dessus de Chupan-ata, laissa tomber l’extrémité du bâton dans l’eau et l’entraîna avec lui. Immédiatement après le Cheikh, le long de la trace laissée par le bâton, l’eau coulait. Là où le Cheikh marchait plus vite, l’eau coulait plus vite, et là où elle était plus calme, l’eau coulait plus calmement. Maintenant, elle coulait donc. Le saint arriva donc à l’endroit de son choix et y planta son bâton. Un arbre poussa à partir du bâton. Il ne poussa pas comme n’importe quel autre arbre de Samarcande, car le bâton avait été ramené de la Mecque, où il se rendait pour le hajj. Le Cheikh décida d’y planter une vigne. Un jour, il planta quelques grappes de raisin dans la terre et son élève les porta jusqu’à lui. Il s’apprêtait à planter quelques boutures lorsque la voix d’un muazzin appela au namaz (prière) du soir. Le Cheikh voulut abandonner la plantation et se rendre immédiatement au namaz. Mais le diable s’introduisit dans le disciple et commença par sa bouche à séduire le saint pour qu’il plante ces quelques boutures le plus vite possible et qu’il aille ensuite à la prière : Le Cheikh se laissa séduire par ce discours trompeur et commença à se dépêcher de planter les boutures restantes. Mais il n’était pas pressé et arriva en retard à la prière. Depuis lors, le Cheikh attendait sa punition d’Allah. Il avait très peur de son péché.
On ne sait pas combien de temps s’est écoulé depuis, mais un jour, un homme envoyé par le roi de Samarcande vint voir le Cheikh et lui demanda des raisins de plusieurs arbustes en guise d’offrande en nature. Le Cheikh lui donna par erreur toutes les baies des arbustes qu’il avait plantés parce qu’il était arrivé trop tard pour la prière, et le roi ordonna d’en faire du vin. Depuis ce temps, on produit et on boit du vin à Samarcande. Le Cheikh comprit que cela avait été fait en punition de son péché et arracha tous les pieds de vigne de son jardin, mais il ne cessa pas pour autant de faire du vin et de le boire.