Boukhara - Mausolée Chashma Ayub
Le Mausolée Chashma Ayub à Boukhara : un lieu sacré d’importance historique et culturelle
Le mausolée Chashma Ayub à Boukhara, ainsi que la fontaine du même nom, sont souvent traduits par « la source de Job ». Dans la tradition arabe, le prophète Job est connu sous le nom d’Ayoub, et ce lieu revêt une importance sacrée pour trois religions. L’origine du nom et des légendes qui entourent ce lieu remonte à une histoire fascinante : selon une légende, le prophète Job serait venu dans la région avant même que la ville de Boukhara ne soit fondée. À cette époque, les habitants souffraient d’une grave sécheresse. En désespoir de cause, ils ont prié Dieu de les délivrer de la sécheresse. En réponse à leurs prières, Job frappa le sol de son bâton – et à l’endroit du coup, un puits d’eau pure et fraîche apparut. En raison de ce miracle, de nombreuses autres propriétés miraculeuses ont été attribuées au puits au fil des siècles. On dit que l’eau de la fontaine possède des vertus curatives et qu’elle peut exaucer les vœux.
Malgré les incertitudes historiques concernant les événements exacts entourant le nom d’Ayoub, ce lieu a joué un rôle décisif dans le développement de Boukhara et de ses environs, notamment en ce qui concerne la diaspora des Juifs de Boukhara. Dès l’époque préislamique, Chashma Ayub était le centre sacré de Boukhara. Le cimetière « Naukand », également lié à ce lieu saint, a été créé à proximité immédiate.
La construction du mausolée Chashma Ayub remonte à l’époque de la dynastie karakhanide au 12e siècle. C’est toutefois au 14e siècle, sous le règne d’Amir Temur, que le mausolée a été agrandi et embelli dans sa forme actuelle. Temur a fait appel aux meilleurs artisans pour poursuivre les travaux de ses prédécesseurs et rendre l’édifice encore plus imposant. Les architectes qui ont participé à la conception de ce chef-d’œuvre étaient originaires de Shakhrisabz et de Khorezm, et leur style individuel est clairement reconnaissable dans de nombreux aspects du bâtiment.
Au fil des siècles, du 14e au 19e siècle, le mausolée a été reconstruit et agrandi à plusieurs reprises. Plusieurs tombes se trouvent dans l’enceinte du mausolée, dont celle de Khoja Hafiz Gunjori, un éminent érudit et théologien qui y fut enterré en 1022.
Outre son importance religieuse et historique, le mausolée Chashma Ayub présente aujourd’hui un grand intérêt pour son musée de l’eau. Le musée offre un aperçu détaillé de l’histoire et du développement de l’approvisionnement en eau dans la région. Parmi les objets exposés figurent des pipes à eau en céramique datant des 18e et 19e siècles, ainsi qu’une multitude de récipients en cuir, en verre et autres matériaux spécialement utilisés pour conserver l’eau. Des maquettes de réservoirs d’eau et de nombreux autres objets complètent l’exposition et illustrent l’importance de l’eau pour la survie dans la région.
Le musée de l’eau offre également un aperçu fascinant de l’histoire de l’approvisionnement en eau en Asie centrale sur une période de dix siècles. La présentation de la catastrophe de la mer d’Aral est particulièrement impressionnante, avec des cartes du désert qui s’étend et des photographies émouvantes qui documentent les changements dramatiques dans la région.
Les touristes sont également particulièrement intéressés par l’exposition unique de tapis qui se tient régulièrement sur le site de Chashma Ayub. Cet événement offre un aperçu de la riche tradition du tissage de tapis, qui revêt une grande importance culturelle pour l’Asie centrale.
En résumé, le mausolée de Chashma Ayub à Boukhara n’est pas seulement un lieu religieux et historique important, mais aussi un centre culturel majeur qui jette un pont entre le passé et le présent et offre aux visiteurs un aperçu profond de l’histoire et de la culture de l’Asie centrale.