Kokand est une ancienne ville d’artisans : un carrefour de la Grande Route de la Soie et berceau de la culture de l’Asie centrale
Kokand, située dans la partie occidentale de la fertile vallée de Fergana, est l’une des plus anciennes villes le long de la légendaire Grande Route de la Soie. Ses origines remontent loin dans l’histoire, et la ville a joué un rôle central dans le commerce transcontinental et les échanges culturels.
La première mention écrite de Kokand, autrefois connue sous les noms de Khukand ou Khavokand, apparaît déjà dans les archives du 10e siècle. La ville était un centre commercial important sur la Grande Route de la Soie, un réseau de routes commerciales reliant l’Asie à l’Europe. Comme de nombreuses autres villes d’Asie centrale, Kokand a été détruite au 13e siècle par les Mongols, mais elle a regagné en importance au 18e siècle en devenant la capitale du Khanat de Kokand, l’un des empires les plus puissants et prospères de la région.
L’ascension du khanat de Kokand
Au 18e siècle, l’ancêtre de la dynastie des khans de Kokand fonda la forteresse d’Eski-Kurgan (1732) près de l’actuelle ville. Cela marqua le début de la renaissance de Kokand. À l’origine, c’était une petite possession isolée, mais au cours du 19e siècle, le khanat est devenu un État puissant dont le territoire s’étendait sur une grande partie de l’actuel Ouzbékistan, ainsi que sur des parties du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et de la Chine. Il s’est développé en un centre commercial et religieux majeur de la région.
La prospérité et la puissance de Kokand se reflétaient dans son architecture somptueuse, encore visible aujourd’hui à travers ses mosquées, madrasas et autres édifices. La ville était également un centre de savoir et d’éducation. Au 19e siècle, Kokand comptait plus de 660 mosquées, 67 madrasas, ainsi qu’innombrables bazars et caravansérails, facilitant un commerce actif.
Le Palais de Khudoyar Khan : Un symbole de la splendeur orientale
L’un des édifices les plus remarquables de la ville est le Palais de Khudoyar Khan, construit en 1871. Ce palais, également connu sous le nom de « Kokand Urda », est un magnifique exemple de l’architecture de l’époque et symbolise la puissance et la richesse du khanat de Kokand. Sous la direction de l’architecte Mir Ubaidullo, et avec l’aide des meilleurs artisans de la région, un palais aux dimensions impressionnantes a été érigé.
Le palais, qui couvrait à l’origine 4 hectares, comprenait sept cours et divers bâtiments. L’entrée principale était gardée par des canons, et une inscription arabe au-dessus des portes proclamait le nom du souverain. Sur les 119 salles d’origine, richement décorées d’ornements et de sculptures, seulement 19 subsistent aujourd’hui. Néanmoins, le palais reste un témoignage de la grandeur passée du khanat de Kokand. De nombreux artefacts, dont le trône incrusté de pierres précieuses de Khudoyar Khan, se trouvent aujourd’hui dans des musées internationaux, comme l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Dakhma-i-Shakhon : Le mausolée des souverains de Kokand
Un autre ensemble architectural majeur est le mausolée de Dakhma-i-Shakhon, la tombe familiale des dirigeants de Kokand. Ce monument impressionnant a été érigé en 1825 à l’initiative de la poétesse et dirigeante Mohlaroyim Nodira, veuve d’Umar Khan. Après la mort de son mari, Nodira gouverna le khanat avec sagesse et justice. Sous son règne, le mausolée est devenu un important centre religieux et culturel.
L’ensemble se compose d’une salle à coupole avec un portail, d’une mosquée et d’un cimetière familial où de nombreux souverains du khanat de Kokand sont enterrés. Les sculptures en bois et le travail magistral du ganch font de ce mausolée un chef-d’œuvre architectural.
Kokand, autrefois un centre de pouvoir, de commerce et de culture, est aujourd’hui une ville dont l’histoire riche et les édifices impressionnants rappellent la gloire passée du khanat. La ville reste un lieu important du patrimoine culturel, témoignant de l’importance historique de la Grande Route de la Soie et des civilisations de l’Asie centrale.
Le mausolée de Dakhma-i-Shakhon : Architecture et ornementation
Le mausolée de Dakhma-i-Shakhon est une structure basse dont la façade se distingue par un design raffiné. La décoration comprend à la fois des éléments ornementaux et des incrustations de bois finement sculpté. Sur ces éléments, on peut lire des sourates du Coran en écriture arabe ainsi que des vers poétiques du souverain Umar Khan. Le portail d’entrée est orné de motifs en mosaïque de carreaux émaillés, créant une composition harmonieuse de nuances de bleu et de turquoise. La partie supérieure du portail est décorée de cadres et de motifs tirés des tissus traditionnels de la vallée de Fergana.
Au fil de l’évolution historique du complexe commémoratif, une multitude de mazars, les tombes de la population locale, se sont développés autour du mausolée, formant un cimetière à part entière. En 1971, le mausolée a été restauré par des artisans locaux pour assurer la préservation de cet important patrimoine historique.
Mausolée de Modari Khan : Un exemple de l’art funéraire de l’Asie centrale
Le mausolée de Modari Khan, un autre édifice remarquable de cette époque, se distingue par un dôme central de couleur turquoise. Construit en 1825, il est exclusivement destiné à l’enterrement de la mère du souverain de Kokand, Umar Khan, le nom « Modari Khan » étant dérivé du tadjik pour « mère ». La construction du mausolée est étroitement liée à la poétesse Nodira, qui a joué un rôle majeur dans la promotion de l’architecture à Kokand.
Le mausolée de Modari Khan est un petit mausolée à dôme-portail, flanqué de minarets facettés, et situé derrière un cimetière. La façade du portail carrelé utilise des motifs jaunes, rouges et verts en plus des couleurs traditionnelles blanche et bleue, une variation par rapport aux autres exemples d’architecture kokande. La décoration met l’accent sur des ornements artistiques, ce qui fait que ces mausolées sont perçus non seulement comme des chefs-d’œuvre architecturaux, mais aussi comme des œuvres d’art réalisées par des maîtres populaires.
Près du mausolée se trouve un monument en marbre blanc et en bronze, érigé en l’honneur de Nodira. Son destin fut tragique : sur ordre de l’émir de Boukhara, Nasrullah, elle fut exécutée lorsque ce dernier prit le contrôle de Kokand après un long conflit interne. Les restes de Nodira ont également été inhumés dans le mausolée de Modari Khan, qui devint plus tard le lieu de sépulture de toutes les femmes de la famille du khan. Sous l’impulsion de Nodira, de nombreux bâtiments somptueux ont été érigés à Kokand, dont la madrassa Chalpak.
Mosquée Jami : Un témoignage de l’architecture musulmane
Le rôle de Kokand en tant que centre musulman se reflète dans le grand nombre de bâtiments religieux préservés, parmi lesquels la mosquée Jami, située sur la place Chorsu, occupe une place particulière. Les chroniques historiques mentionnent une grande mosquée cathédrale sur ce site qui existait du 9e au 12e siècle, mais qui fut détruite au 13e siècle lors des conquêtes mongoles. La construction de la nouvelle mosquée cathédrale a commencé en 1805 sous le règne d’Olim Khan, mais elle n’a d’abord pas été achevée. Ce n’est qu’en 1814 que son frère, Umar Khan, a repris les travaux et a chargé un architecte renommé d’Ura-Tyube de superviser le projet. Avec l’aide d’au moins 200 ouvriers, la mosquée Jami a été achevée en deux ans, et sa beauté s’est répandue bien au-delà de Kokand.
La mosquée Jami impressionne par ses colonnes Aivan richement peintes et ses voûtes de khanaka ornées. Les délicates sculptures de ganch sur les murs et le minaret mince de 22,5 mètres de haut avec son dôme facetté caractérisent la mosquée. Le minaret servait non seulement de point d’observation, mais aussi de lieu où l’on punissait symboliquement les criminels et les épouses infidèles. La mosquée abritait également des hujras et des classes scolaires, car elle comprenait une madrasa qui fonctionna jusqu’en 1918. Le complexe a été restauré en 1905 et est encore utilisé aujourd’hui pour la prière du vendredi par les habitants.
Mosquée Gishtlik : Une maîtrise de l’architecture en brique
La mosquée Gishtlik, également connue sous le nom de mosquée de brique, a été construite au début du 20e siècle par des artisans locaux pour les membres de leur quartier (Guzar). Le bâtiment, symétriquement conçu en briques cuites, comprend une salle et un Aivan, tous deux mesurant 7,8 x 18,4 mètres. Sur l’axe de symétrie des murs occidentaux sont intégrées des niches de mihrab sous forme d’arcades en ogive.
Le portail d’entrée, appelé Darvozakhona, forme un ensemble harmonieux avec le reste des bâtiments par son architecture et ses ornements. Il présente trois ouvertures en arc ogival et une partie centrale rectangulaire élevée. La décoration du portail comprend un grand motif géométrique en mosaïque, complété par des motifs végétaux sur les niches en forme de lancettes. La décoration en mosaïque en forme de U du portail, avec ses lignes en zigzag, rappelle le tissu traditionnel Khan-atlas de Fergana, utilisé pour les vêtements de dessus.
Mosquée Gishtlik : Construction et éléments décoratifs
La mosquée Gishtlik se distingue par son raffinement architectural remarquable. Le plafond plat du bâtiment est soutenu par douze colonnes de bois facettées, disposées en deux rangées. Le plafond à poutres est composé de bâtons semi-cylindriques appelés Vassa, posés avec le côté convexe vers le bas, ce qui donne une profondeur plastique notable au plafond. Les structures architecturales sont fortement influencées par les techniques d’ingénierie de l’architecture russe ; un système de chevrons en bois avec un plafond suspendu a été utilisé, éliminant ainsi le besoin de supports intermédiaires traditionnels. La décoration de la mosquée est d’une grande valeur : les plaques de plafond sont ornées de motifs détaillés, représentant des motifs végétaux, avec le rouge et le vert comme couleurs dominantes.
Après une restauration complète, le bâtiment a d’abord été utilisé comme bibliothèque, et il fonctionne aujourd’hui comme une mosquée active. Le plan simple et la décoration originale font de la mosquée Gishtlik un exemple remarquable de l’architecture de Kokand.
Madrassa Norbuta-Biya : Un Chef-d’œuvre de l’Architecture de Kokand
La Madrassa Norbuta-Biya constitue un exemple remarquable du génie architectural du XVIIIe siècle à Kokand. Construite à proximité de la Mosquée Jami, elle fut le plus grand centre religieux de la ville. Son design et son agencement sont fortement influencés par les constructions typiques de Boukhara des XVIIIe et XIXe siècles. Le bâtiment monumental, de plain-pied, se distingue par un arc central double et des tours Guldasta robustes avec des appendices cylindriques facettés. La façade en maçonnerie s’étend sur 70 mètres et est soulignée par un portail frontal marqué (Peshtak), orienté vers le nord.
L’intérieur de la madrassa comprend une pièce fermée entourant la cour intérieure et 24 Hujras, des cellules pour les étudiants. À droite de l’entrée se trouve la Darskhona, la salle de cours principale, tandis qu’à gauche se trouve une mosquée à coupole pour les offices religieux. Au centre de la cour intérieure se trouve un Iwan, utilisé pour l’enseignement pendant les saisons chaudes. La madrassa continue de servir à des fins éducatives et abrite plus de 80 étudiants.
Madrassa Emir : Élégance et Fonctionnalité
La Madrassa Emir, construite au XVIIIe siècle, est un monument historique important de Kokand. Elle se caractérise par un style architectural austère mais élégant. La façade du bâtiment, longue de 30 mètres et large de 21 mètres, est ornée de motifs géométriques et floraux en majolique multicolore. Dans la cour de la madrassa se trouvent des Hujras, des cellules pour les étudiants, tandis qu’à gauche de la cour se trouve une mosquée et à droite, une Darskhona, la salle d’étude. Les deux bâtiments sont couronnés de coupoles élégantes en bleu.
La mosquée est active et ouverte aussi bien aux fidèles qu’aux touristes.
Madrassa Kamol Kazi : Un Exemple d’Établissement Éducatif Traditionnel
La Madrassa Kamol Kazi, située à l’ouest de la Mosquée Jami, a été construite au cours de la première moitié du XIXe siècle (1830-1832) sous l’égide du souverain ouzbek Muhammad Ali Khan (Madali-khan) par le Qazi de Kokand Kamol. Le bâtiment en briques cuites est, comme d’autres constructions traditionnelles, doté d’un portail décoratif.
Au XIXe siècle, la Madrassa Kamol Kazi servait de collège musulman pour les enfants de l’aristocratie locale. L’établissement comprenait une Darskhona, une salle d’étude, des Hujras, des logements, et une mosquée-Aiwan avec quatre colonnes et une entrée orientée à l’est. À souligner particulièrement est le portail d’entrée magnifiquement décoré, orné de tours cylindriques latérales et décoré de motifs géométriques ainsi que d’inscriptions arabes et de lanternes de coupole. L’intérieur de la madrassa est décoré de sculptures et de peintures à la main. Ce monument architectural a été inscrit sur la « Liste Nationale du Patrimoine Culturel Matériel de l’Ouzbékistan ».
Madrassa Sohibzoda Hazrat : Un Centre Culturel de la Vallée de Ferghana
La Madrassa Sohibzoda Hazrat, également connue sous le nom de Miyon Hazrat ou Miyon Ahad, est un lieu significatif dans la Vallée de Ferghana. Elle a été construite entre 1827 et 1860 à la demande du scientifique et homme d’État éminent Miyon Fazli Ahad, qui reçut le nom respectueux de Sahibzoda Hazrat. Miyon Fazli Ahad se rendit à Kokand en 1825 à l’invitation du souverain Modali Khan, qui le vénérait comme enseignant spirituel.
L’architecte du bâtiment est inconnu, mais le maître Iskander Khoja est mentionné pour avoir créé les magnifiques portes sculptées. La madrassa fut érigée sur un terrain vague dans l’ancien quartier résidentiel (Mahalla), ce qui a conduit à sa forme inhabituelle avec trois cours intérieures. Cette structure permet une utilisation fonctionnelle : chaque cour est destinée à un niveau éducatif différent : école primaire (Adno), école secondaire (Avsat) et université (A’lo).
Caractéristiques Architecturales et Utilisation de la Madrassa
Toute l’architecture de la madrassa est basée sur des briques cuites, avec des murs intérieurs enduits. La coupole principale est située du côté ouest de la cour sud, qui est accessible par un portail à coupole distinctif. La cour sud mesure 32 x 36 mètres et comprend une mosquée avec un minaret intégré. Les cellules situées à côté du portail abritent aujourd’hui la Hujra du poète Muhammad Aminhoja Mukimi.
La cour est de 35 x 20 mètres, et la cour ouest mesure 23 x 11 mètres. Les deux cours sont entourées de cellules et de salles de classe, appelées Darskhona. Au total, la madrassa comptait 24 cellules, dont l’une appartenait au poète Mukhi Kokandi.
Presque toutes les cellules et les pièces ont été restaurées et rénovées. Auparavant, une partie du bâtiment était utilisée par l’usine de tissage « Shahi Atlas » ; actuellement, l’ensemble du site a été confié au musée.
Le célèbre poète Aminhudja Mukimi trouva refuge dans cette madrassa, y enseigna et y vécut pendant de nombreuses années. L’exposition du musée se divise en trois grandes sections : la Hujra Mukimi, une collection des œuvres de Mukimi et une présentation de la poésie littéraire de Kokand de la seconde moitié du XIXe siècle, offrant un aperçu approfondi de sa vie et de ses créations.
Musée de la Maison d’Hamza
Le musée, ouvert en 1959 dans sa maison natale, rend hommage à Hamza Hakimzade Niyazi, né à Kokand, et constitue aujourd’hui un point de repère important de la ville. Le poète, reconnu comme écrivain talentueux, dramaturge, musicien et représentant de la volonté populaire, a reçu une grande reconnaissance.
Le musée comprend une cour entretenue avec un mûrier centenaire et une vigne, ainsi qu’une maison divisée en une partie masculine et une partie féminine. L’exposition donne un aperçu de la vie et de la vie quotidienne d’une famille ouzbèke. On y voit la chambre du père de Hamza, un guérisseur respecté de la ville, ainsi que le bureau de Hamza, équipé de son piano, d’instruments de musique ouzbeks, de livres et de magazines. La chambre de la mère du poète et celle de sa sœur, qui a élevé le fils de Hamza après sa mort, sont également exposées.
Dans ce cadre modeste s’est épanoui le talent de Hamza, un véritable défenseur du peuple, poète-démocrate, dramaturge et compositeur.
Musée de la Région
L’histoire de Kokand remonte loin dans le passé. Il y a des milliers d’années, la région était habitée par des peuples autochtones, et au Xe siècle, une ville naquit qui, au XIXe siècle, devint l’une des plus influentes d’Asie Centrale. Le musée régional, situé dans le palais de Khudoyar Khan, offre des informations complètes sur l’histoire de Kokand.
Après que Kokand ait été conquise par l’Empire russe en 1876, une garnison russe fut stationnée dans le palais du Khan. En 1924, le palais accueillit une exposition agricole, et un an plus tard, il fut décidé d’ouvrir le musée régional. Le palais, témoin de nombreux événements historiques, est un témoignage significatif de l’histoire de Kokand.
Dès l’entrée du musée, des minarets peints, des portes sculptées et des motifs complexes de Ganch au plafond donnent un aperçu des riches traditions architecturales et décoratives de Kokand. Le musée est réparti dans plusieurs salles du palais et se divise en six départements : histoire, histoire moderne, art, nature, travail scientifique et pédagogique, ainsi que les fonds du musée.
L’exposition se distingue par sa diversité d’objets, comprenant des trouvailles archéologiques telles que des fragments, des éclats et des outils en pierre préhistoriques ainsi que des objets du quotidien de la fin du XIXe siècle. Cela inclut des vêtements, des armes, des livres et des objets d’usage, documentant la vie à Kokand.
Les objets en provenance d’autres pays méritent une attention particulière, notamment les cadeaux faits au Khan par des ambassadeurs étrangers. Dans une salle séparée sont exposés des meubles de palais fabriqués soit par des artisans locaux, soit apportés de pays lointains.
Dans la cour du musée se trouvent deux canons datant du siège du palais par les troupes russes.
Les fonds du musée comptent plus de 30 000 objets, dont la diversité totale est difficile à décrire – elle doit être vécue personnellement.
L’exposition du musée est continuellement enrichie, et le musée mène des recherches approfondies. Il organise également, en collaboration avec des organisations publiques, des expositions, des séminaires, des rencontres, des concours et des festivals pour les élèves et les étudiants.
Environ 70 000 personnes visitent chaque année le musée régional de Kokand, dont un nombre significatif de touristes internationaux.
Église de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan
Dans la ville de Kokand se trouve également une église orthodoxe.
La construction de l’église de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan a commencé en 1905 et s’est achevée en 1908 après deux ans et demi de travaux. Début 1908, les croix ont été installées sur le bâtiment, et la consécration a eu lieu le 29 juin (12 juillet selon le calendrier grégorien).
La conception du lieu de culte s’inspire des projets de l’architecte Vasiliev et devait refléter les caractéristiques stylistiques de l’architecture en bois russe du XVIIe siècle.
L’église pouvait accueillir environ 400 membres de la congrégation. Le financement a été assuré par les mécènes de l’art, les commerçants de Kokand Polunin et Chabarov, et le lieu de culte était équipé d’un éclairage électrique – un luxe rare pour les temples en Asie centrale à l’époque. En comparaison, seule l’église de l’Annonciation à Tachkent disposait également d’un éclairage électrique.
Le bâtiment était doté de cinq dômes allongés au-dessus de la partie centrale et d’un dôme supplémentaire au-dessus du clocher. La façade extérieure était ornée de frises de style oriental. Le chœur à deux étages a été réalisé grâce aux dons de la société moscovite Bardygin.
Les cloches du clocher étaient fondues à partir de vieux canons. La plus grande cloche, une cloche en cuivre pesant 300 livres, portait le nom de « Général Skobelev ».
En 1937, après l’établissement du pouvoir soviétique (selon d’autres sources, dès 1934), l’église a été dynamitée. En 1945, un nouveau lieu de culte a été construit au même endroit.
Ponts
Les ponts historiques de la ville sont également d’un grand intérêt.
Le pont Yalangoch-ota sur la rivière Kokand-Sai, composé de maçonnerie en briques avec des voûtes, est le sujet d’une légende urbaine. Le nom « Derwish nu » fait référence à l’argent que le Derwish avait collecté par la mendicité pour construire le pont.
Une histoire similaire est racontée à propos du pont Charkhna-Kuprik, dont la construction a été financée par une jeune vierge. Le nom de ce pont est traduit par « Pont de la Vierge ».
Le vieux pont en pierre est également remarquable. Il est rapporté qu’Umar Khan y posait pour admirer l’architecture.
Complexe commémoratif de Buwayda
Au nord de Kokand se trouve le district de Buwayda, remarquable par ses trois mausolées à deux chambres préservés : Podsho-Pirim (Shokhi Jalil), Bibi-Buwayda et Buston-buva.
Dans l’antiquité, une route importante de la Grande Route de la Soie passait ici, et la ville jouait un rôle central dans le développement des relations commerciales et culturelles de la région.
Le district de Buwayda est particulièrement connu pour ses monuments architecturaux, en particulier les mausolées. Lors des fouilles archéologiques menées entre 2004 et 2012, plus de dix édifices architecturaux de caractère cultuel ont été identifiés.
La description complète des mausolées du district de Buwayda est encore partiellement documentée.
Les lieux de culte décrits architecturalement incluent Bibi-Buwayda, Podsho-Pirim (Shokhi Jalil) et Buston-Buva (Sultan Bayazid Bistomi). Bandikushod-ota, Sufi Azizlar et Galdir-bobo sont mentionnés dans le folklore cultuel.
Il existe seulement de courtes mentions de Gudak mazar, Suk mazar, Chilton mazar et Gayib-ota.
Mazar Podsho-Pirim (Mausolée de Shokhi Jalil)
Le Mazar Podsho-Pirim (« Roi Mentor ») est le nom général du cimetière où se trouve le mausolée de Shokhi Jalil. Il est largement admis que quiconque remet en question la sainteté du Mazar Podsho-Pirim ou l’insulte sera inévitablement puni (kargish, teskari fotiҳa, du’o-yi bad). Ainsi, le Mazar Podsho-Pirim occupe une place importante dans l’histoire du Khanat de Kokand.
Les parties les plus anciennes du complexe Podsho-Pirim datent des XVe et XVIe siècles. Le centre de ce complexe historique est le mausolée de Shokhi Jalil, un prédicateur important de l’Islam dans la vallée de Fergana. Après la mort de l’Imam, son tombeau a été vénéré et plus tard un mausolée a été érigé au-dessus de la tombe, entraînant une expansion progressive du cimetière autour de la tombe.
Le complexe se compose de deux cours : La première est une cour rectangulaire transversale avec une coupole de portail (darvozahona) du XVe siècle et une mosquée à façade ouverte du début du XXe siècle. La seconde cour est une zone polygonale avec des tombes et un mausolée du XVe au XVIe siècle.
La mosquée est un bâtiment rectangulaire (18 x 8 mètres), composé d’une salle et d’un Aivan en trois côtés soutenu par 44 colonnes. Le plafond plat initialement peint est une caractéristique des bâtiments religieux dans la vallée de Fergana.
Le tombeau à deux chambres comprend une Ziarathona (mosquée commémorative) et une Gurkhona plus petite (chambre funéraire). Le plan de la Ziarathona est en forme de croix (5,2 x 5,2 mètres), tandis que la Gurkhona est carrée (4,3 x 4,3 mètres) avec de profondes niches en arc dans le plan du mur.
Les intérieurs sont en Ganch et illuminés par des fenêtres en arc avec Panjara – des treillis décoratifs à motifs géométriques – conservés. Les portes doubles en bois sont ornées d’ornements sculptés plats. Les façades sont décorées d’un plâtre en argile-Samana.
Le Mausolée de Shokhi Jalil
Le Mausolée de Shokhi Jalil se distingue par une silhouette marquante et une expression sculpturale prononcée. Shokhi Jalil occupe un rôle éminent dans l’histoire du Khanat de Kokand, car son mausolée a servi de lieu central pour les décisions concernant le destin du Khanat. Il est documenté que Khudoyar Khan est né en 1845 dans ce sanctuaire sur un feutre blanc.
Mausolée de Bibi-Buwayda
Le district de Buwaida dans la vallée de Fergana est le seul district nommé d’après une femme – la légendaire Bibi-Buwayda. De nombreuses légendes entourent Bibi-Buwayda et Shokhi Jalil, et les habitants préservent des mythes riches sur les exploits de Shokhi Jalil.
Lors d’une campagne dans la vallée de Fergana, Podsho-Pirim, le fils de Bibi-Buwayda, est tombé dans une embuscade en traversant le Syr Darya et a été gravement blessé. Selon son testament, il a été enterré dans le village de Kora-darakht à l’emplacement du Mazar Podsho-Pirim.
Bibi-Buwayda et sa fille Shokhi Jalila se sont rendues à Médine, mais sont mortes près de Kokand dans le désert. Le monument architectural de Bibi-Buwayda est la tombe de femme où elle est censée être enterrée selon la légende.
Bien que les mausolées de la mère et du fils soient situés sur des cimetières différents et séparés par une distance considérable, ils sont alignés sur un axe – l’un est visible depuis l’autre. Cet agencement est lié à une légende locale qui dit que Bibi-Buwayda aimait tellement son fils qu’elle souhaitait que leurs tombes, où qu’elles soient, soient « visibles l’une de l’autre ». Les architectes ont satisfait ce souhait en choisissant des emplacements d’où l’autre mausolée est visible.
Le Mazar de Bibi-Buwayda est particulièrement vénéré par les femmes de Fergana. Selon la légende, elle a été l’une des premières femmes de la vallée de Fergana à se convertir à l’Islam. Chaque année, des gens viennent ici pour honorer sa mémoire. Plus tard, une superstition s’est développée disant que « les femmes qui n’ont pas visité le mausolée de Bibi-Buwayda ne recevront pas de nourriture savoureuse » (Bibi Buwaydaga bormagan aelni ovkati shirin bulmaidi).
Le mausolée de Bibi-Buwayda est construit en briques cuites et se compose de deux principales chambres ainsi qu’une petite extension du mur est. Le portail est décoré de deux petites tours caractéristiques de la fin du XIXe siècle dans la vallée de Fergana. Les deux pièces sont couvertes de grands dômes. La pièce avant servait de Ziarathona, où les cheikhs recevaient les visiteurs.
Le tombeau constitue un ensemble architectural cohérent et unitaire. L’entrée principale est marquée par un portail dont des fragments de Revak (galerie voûtée) sont conservés. Les portes sont ornées d’ornements géométriques sculptés plats.
Le bâtiment rectangulaire (18 x 8,5 m) est constitué de deux pièces carrées – la Ziarathona (mosquée commémorative) et la Gurkhona (chambre funéraire) – toutes deux couvertes de dômes. En général, la Ziarathona est plus grande que la Gurkhona, mais dans ce mausolée, c’est l’inverse. Sur le côté est de la Ziarathona se trouve une petite chambre où la petite-fille de Bibi-Buwayda est enterrée. Cette chambre est couverte d’une voûte qui s’élève des coins vers le centre avec des arcs de plus en plus grands. Ce type de voûte est appelé Balkhi.
L’aménagement du mausolée est simple. Les façades sont en maçonnerie de briques simples, et les murs intérieurs sont recouverts de Ganch. Les tombes se distinguent par leur solidité formelle, leur simplicité et la clarté de l’idée architecturale.
À l’intérieur se trouvent deux pierres tombales simples. La pierre de gauche est attribuée à Bibi-Buwayda, et celle de droite est probablement la tombe de Cheikh Suleiman. À l’entrée du mur se trouve une pierre tombale irrégulière, ovale et roulée – kayrak – mesurant environ 60 x 30 cm. Elle porte une inscription en arabe qui dit : « Voici la tombe de Cheikh Suleiman bin Dawid bin Suleiman bin Salman, la beauté de l’Islam et des musulmans, le donateur des rois et des sultans, le Khatib des Khatibs et l’orgueil des savants. Décédé en 595 AH » (1198-1199 après J.-C.). Les bords de l’inscription sont entourés d’une ligne courbée et enroulée.
Le portail principal orienté vers le sud porte la date de construction 1318 AH (1899) et le nom de l’architecte, Usta Ibrahim-jan bin Usta Ismail.
Mazar Buston-Buwa
Le Mazar Buston-Buwa se trouve dans le village du même nom et est historiquement associé au nom de Sultan Bayazid Bistomi. Les sources historiques rapportent que le Khan de Kokand, Sherali, a visité cette région lors de ses campagnes. Selon des sources islamiques, le mausolée Buston-Buwa est lié à Khoja Bayazid, un neveu d’Ahmad al-Yassawi (décédé en 1167), qui était un mentor d’Amir Temur.
Il est remarquable qu’il existe plusieurs lieux de culte et noms en Asie centrale associés à ce nom.
Un portail monumental met en valeur l’entrée orientée vers l’est. De chaque côté, se trouvent des tours cylindriques – Guldasta.
Le bâtiment rectangulaire en briques cuites (15 x 7,2 m) comprend deux chambres couvertes de dômes : une tombe avec une pierre tombale en forme de lance – sagana – et une salle commémorative. Le mausolée est simple et dépourvu de toute décoration.
Les habitants de Fergana appellent le mausolée simplement Bastom-baba. Depuis mi-août, des habitants de différents districts de Fergana se rassemblent ici chaque année pour prendre des bains de sable. Cet endroit est une steppe sans eau, où des dunes de sable flottent. L’une de ces dunes de sable entoure le bâtiment du mausolée de Buston-Buwa. Le mausolée est situé à la lisière de l’oasis, où s’arrête la terre cultivée, et plus au nord et à l’est s’étend la bande de steppe.
Les historiens locaux rapportent que le frère de Shokhi Jalil est enterré dans la tombe de Buston-Buwa et associent la construction du mausolée au nom de Temur, bien qu’il n’existe pas de données historiques précises sur la période de construction. En raison des formes architecturales, des structures et des matériaux de construction, le mausolée peut être daté des XVe et XVIe siècles.
Jardin de la ferme Mehrigiyo
La vallée de Fergana est l’une des régions les plus pittoresques et les plus fertiles d’Ouzbékistan. Depuis de nombreuses années, elle abrite l’une des plus grandes et uniques entreprises pharmaceutiques d’Ouzbékistan, spécialisée dans la fabrication de préparations à base de plantes.
L’entreprise « Mehrigiyo » a été fondée en 1992. Elle a réuni des spécialistes de premier plan dans le domaine de la phytothérapie et de la médecine alternative pour développer des produits innovants et réaliser des avancées significatives dans le domaine des produits pharmaceutiques locaux.
En peu de temps, les produits à base de plantes de l’entreprise ont gagné la confiance des consommateurs non seulement en Ouzbékistan, mais aussi à l’international.
Pour ceux qui s’intéressent à la culture de la lavande en Ouzbékistan ou souhaitent prendre un petit-déjeuner dans un champ de pavots, une visite des plantations de Mehrigiyo dans la vallée de Fergana est recommandée.